Lumière
Quand j’étais
enfant, venir au Pech, chez Mémé, mon arrière grand-mère c’était un bonheur.
Courir dans le parc, sauter sur les garennes, monter sur les tracteurs, voir
les tombereaux pleins de raisins arriver de la vigne. Quand Marc et Germaine
sont arrivés, le Pech n’a pas changé. Son âme est restée la même. Les
odeurs de sarments et de souches qui brûlent dans les cheminées, les parfums de
confitures à la saison. Et par-dessus tout, les pins qui sentent et qui
chantent sous l’effet du vent.
Les vendanges au
Pech, j’en rêvais quand j’étais gamin et les faire quand j’ai eu l’age, fût du
bonheur à l’état pur. Se lever au chant du coq, charrier la vendange, respirer
les effluves qui montaient de la cave. Tout cela a fait mon bonheur pendant 3
ans. C’est à ce moment là que j’ai eu envie de faire ce métier et d’avoir moi aussi mon Pech à moi […].
Mais au bout de
quelques années j’ai compris qu’il était vain de vouloir avoir mon Pech à moi. Que
le Pech, ça n’était pas seulement un lieu exceptionnel, mais une façon d’être,
de vivre et d’accueillir.
D’accueillir et
surtout d’écouter. Marc adorait parler avec les jeunes […]. Quand nous
discutions, pendant ces soirées au coin du feu, ou dans la cave en surveillant
un remontage, je me sentais privilégié.
Dans toutes les
situations difficiles, dans tous les choix que la vie m’imposait à cette époque,
je savais que je pouvais compter sur lui. […] Sa tolérance, son humilité, et
son expérience lui donnaient un jugement, une capacité d’analyse, qui me furent
bénéfiques à cette époque de ma vie. Il était là, présent comme un guide, une
lumière. Sa vie était pour moi un exemple, la voie du bonheur assuré et le Pech
le paradis sur terre. Et je sais que nombreux sont […] ceux qui ont eu la
chance d’avoir de telles relations avec Marc.
Je ne sais pas,
ce que Marc a aimé le plus, de son métier ou du Pech. Ce que je sais, c’est que
malgré toutes les vicissitudes de la vie, les aléas climatiques et économiques,
le Pech est encore là.
Ce que je sais,
c’est que malgré son anxiété chronique, c’est combien il était fier que ses enfants
aient tout fait pour que le Pech soit toujours là !
Aujourd’hui, en
ce jour si triste pour nous tous, rien d’autre n’existe que ces souvenirs de
bonheur inoubliables. Merci Marc pour tout ce que tu as donné.
Belle année à tous. Mireille